Carlo est reconnu pour être une
des grandes découvertes artistiques de ces vingt dernières années. Né en 1916, il
passe son enfance dans la campagne véronaise. Son père ébéniste lui donne une
formation mais, à neuf ans, il est obligé de partir du cercle familial et de travailler
comme garçon de ferme, faute de place (il est le sixième enfant de sept fils).
L'extrême solitude qu'il va ensuite vivre l'amènera à un profond rapport avec la
nature. Mais de brusques et violentes colères ponctuent sa personnalité. Il est
hospitalisé à l'hôpital de Vérone, atteint de délire de persécutions cycliques et de
schizophrénie. Il vit retiré dans son monde intérieur, incapable de communiquer.
En 1957, le sculpteur écossais Michael Noble et le professeur
Mario Marini créent un « atelier d'expression graphique » à l'intérieur de
l'hôpital San Giacomo della Tomba de Vérone. Carlo trouve ainsi le moyen d'exprimer sa
nature troublée. Ses dessins sont typiques de la schizophrénie notamment par le
remplissage systématique des fonds, l'emploi de la perspective par transparence, le
caractère récursif des inscriptions graphies sans rapport avec le dessin. En effet,
Carlo ne sait ni lire, ni écrire. Il recopie des signes graphiques, de même qu'il ne
peint qu'avec un seul pinceau sans donner de signification particulière aux couleurs
employées.
Déjà en 1957, Dino Buzzati présente ses travaux à la
Galleria La Cornice de Vérone, puis les expositions de succèdent à Milan, Rome et
Berne. Les uvres de Carlo Zinelli sont présentes au Musée d'art moderne de
Villeneuve d'Ascq ou à la Collection de l'Art Brut de Lausanne. Ses uvres ont été
présentées à de nombreuses expositions depuis 1985 à Lausanne, notamment à New York
en 1993, au Japon en 1994, à Paris en 1995, à Madrid en 1996 puis à Dublin, Bruxelles
et Hambourg.








Carlo Zinelli est une des figures
représentatives de l'Art Brut. Il connut l'internement psychiatrique de 1947 à sa mort,
et se réfugia dans la musique, puis dans le dessin à partir de 1957. Commençant par
graver, à la sauvette, à l'aide d'un caillou pointu sur les murs de l'hôpital, il fut
ensuite admis à l'atelier de peinture de l'établissement. Il créa quelque trois mille
uvres, principalement à la gouache, peintes au recto et verso de manière
ininterrompue, comme s'il ne devait pas perdre le fil de sa narration intérieure
fébrile. Ses uvres, souvent très colorées, sont peuplées de silhouettes
humaines, d'animaux représentés d'après des points de vue multiples.
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