Michel ZEVACO

 

 

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Journaliste rebelle et écrivain populaire

 

 

    Qui n’a pas souvenir d’avoir vu à la télévision un film de cape et d’épée avec Jean MARAIS et BOURVIL, et notamment le film "Le Capitan" d’André HUNEBELLE (1960).

 

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    Au générique apparaît le nom de Michel ZEVACO comme inspirateur de l’histoire du "Capitan" à travers l’un de ses livres. En fait, le film a été construit autour du personnage du jeune Capestang (qui deviendra Le Capitan) dont les aventures sont sorties en feuilleton en 1906 dans le journal "Le Matin" puis repris en volume populaire chez Fayard.

 

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    Curieux de nature, je me suis mis à la recherche de la biographie de cet auteur peu connu et, à ma grande surprise, celle-ci m’a décidé à vous en parler plus longuement, la vie de ce journaliste n’étant pas banale.

 

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Avant toute chose, laissons parler Jean-Paul SARTRE de Michel ZEVACO :

 

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- Jean-Paul SARTRE -

 

    «  Surtout, je lisais tous les jours dans Le Matin, le feuilleton de Michel Zévaco : cet auteur de génie, sous l’influence de Hugo, avait inventé le roman de cape et d’épée républicain. Ses héros représentaient le peuple ; ils faisaient et défaisaient les empires, prédisaient dès le XIVème siècle la Révolution française, protégeaient par bonté d’âme des rois enfants ou des rois fous contre leurs ministres, souffletaient les rois méchants. Le plus grand de tous, Pardaillan, c’était mon maître : cent fois, pour l’imiter, superbement campé sur mes jambes de coq, j’ai giflé Henri III et Louis XIII. »

 

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    Michel ZEVACO est né à Ajaccio le 1er février 1860. Son père était militaire. La famille quitte la Corse en 1869 pour s’installer dans les Deux-Sèvres. Jusqu’en 1878, année de son baccalauréat, Michel ZEVACO demeure en internat. A cette époque, il monte à Paris pour préparer le concours d’entrée à l’Ecole Normale Supérieure. Mais, en 1880, il demande un poste d’enseignant qu’il obtient au collège de Vienne. Après dix mois d’enseignement, il est révoqué pour une histoire amoureuse. En 1882, il s’engage dans l’armée qu’il quitte en 1886 car plutôt réfractaire à la discipline.

 

 

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    Son premier livre paraît en 1888, "Le Boute-Charge". Il opte alors pour le journalisme politique et collabore à "La Tribune Libre" puis à "L’Egalité" où paraît en 1889 son premier roman-feuilleton intitulé "Roublard et Cie, les tripoteurs du socialisme".

 

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    Il se présente en 1889 aux élections législatives à Paris et recueille un peu plus de 1 % des voix.

 

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- Louise MICHEL -

 

    Polémiste virulent, sa cible préférée est le ministre de l’Intérieur de l’époque qu’il provoque en duel. Il est ainsi condamné pour provocation au meurtre à quatre mois de prison et incarcéré à Sainte-Pélagie. Il y rencontre Aristide BRUANT. A la sortie, il retrouve "L’Egalité" où il écrit articles, romans-feuilletons et nouvelles. Il fait connaissance à cette époque avec Louise MICHEL et avec la journaliste SEVERINE (Caroline REMY) qui avait fondé "Le Cri du Peuple" avec Jules VALLES. Il décide de créer lui aussi un journal "Le Gueux" dont le seul numéro paraît en 1892. Il retourne alors en prison suite à divers articles anti-bourgeois en pleine période d’attentats anarchistes.

 

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- Jules VALLES et Le Cri du Peuple -

 

    A sa sortie de prison, il se lie avec les artistes du "Chat Noir" à Montmartre. Il interrompt sa carrière journalistique pendant trois années. Il rencontre et noue des liens avec Jean JAURES. Il reprend le journalisme en 1898 pour l’affaire DREYFUS.

 

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- DREYFUS -

 

    En 1899 paraît "Le Chevalier de la Barre " dans "Le Journal du Peuple" puis en 1900 "Borgia" dans "La Petite République Socialiste" (le journal de Jean JAURES que celui-ci quittera en 1904 pour fonder "L’Humanité").

 

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- Jean JAURES -

 

    Ses convictions libertaires et anticléricales vont désormais s’exprimer dans ses romans-feuilletons historiques. Michel ZEVACO fournira plus de 1400 feuilletons (dont la saga de "La Fausta" où apparaît le Chevalier de Pardaillan).

 

    L’ensemble de ses feuilletons reparaîtront après sa mort, survenue en août 1918 à Eaubonne, sous diverses formes chez Fayard et Laffont. Tous ces livres sont également toujours disponibles en librairie.

 

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- La tombe de Michel ZEVACO à Eaubonne -

 

    A noter qu’au début du 20ème siècle, Michel ZEVACO était l’un des auteurs les mieux payés de France avec Gaston LEROUX, l’auteur des aventures de "Rouletabille" et du "Mystère de la Chambre Jaune".

 

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- Gaston LEROUX -

 

    Pour conclure, laissons parler Jacques SICLIER (critique et historien du cinéma) à propos du Chevalier de Pardaillan, un héros dont on peut relire les aventures en livre de poche :

    « Pardaillan peut-être considéré comme un héros caractéristique de la France républicaine des années 1900. Il représente un symbole de liberté et d’héroïsme national, contemporain, ne l’oublions pas, du Cyrano de Bergerac réinventé par ROSTAND. Son anticléricalisme foncier, autre marque politique de la Belle Epoque, fait de Pardaillan un homme complètement détaché de la religion et de la foi, uniquement soucieux des valeurs humaines. Et Pardaillan ne consent jamais à servir un maître. C’est un homme libre : ni Dieu, ni maître. »

 

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Marc DZALBA-LYNDIS

 

 

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