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Un passionné en vingt questions
Nom : LEGRAND Prénom : Jacques Adresse : 608, rue de l'Eglise à Landrethun-les-Ardres
Je suis né dans le bassin minier, à une quinzaine de kilomètres de Béthune, entre Auchel et Bruay, à Calonne-Ricouart, une commune qui comptait alors plus de 10 000 habitants.
Après douze ans passés à Calais, mon épouse et moi-même avons souhaité "changer d'air" et nous avons fait construire sur la dernière parcelle restante, dans le lotissement "les Templiers". Nous sommes très attachés à la nature.
Je suis à la retraite depuis octobre de cette année 2001. J'étais enseignant en primaire et ai terminé ma carrière comme directeur de l'école Anne Frank d'Ardres.
Le mot "passion" est trop fort mais je dirais que j'ai plaisir à sculpter. Il est pourtant bien vrai que je quitte difficilement mes outils quand j'ai commencé à réaliser quelque chose.
- Regard -
Je ne saurais pas donner de dates ou de circonstances exactes. Je pense que cela est venu au fil du temps. J'avais un grand-père qui travaillait le bois. Je ne l'ai pas connu vivant mais quand j'étais enfant, nous habitions dans la maison qu'il avait rénovée. Là, j'ai côtoyé ses placards, sa bibliothèque, son bureau qu'il avait confectionnés en chêne après son travail de mineur. J'allais souvent dans son atelier où mon père aimait, lui aussi, travailler le bois et j'étais admiratif devant la grande variété d'outils aux noms extraordinaires (varlope, plane, herminette, vilebrequin, feuilleret ). Mon frère aîné est devenu ébéniste. A ce jour encore, je rêve de sculpter le bois. Je m'y suis déjà essayé mais sans réussite. Aussi me suis-je efforcé de donner des formes à des blocs de craie.
En visitant les musées, j'ai constaté que bien qu'intéressé par la peinture, j'étais très attiré par la sculpture qui donne la troisième dimension et donc le volume à l'objet réalisé. Il y a une quinzaine d'années, avec mes élèves, à Calais, nous avons travaillé le béton cellulaire. J'y ai pris plaisir autant que les enfants. Nous avions réalisé des masques à la manière de la civilisation Inca. L'exposition de ces travaux d'élèves avait eu beaucoup de succès. Lors d'une fin d'année scolaire à Ardres, j'ai reçu des gouges en cadeau de la part de parents d'élèves et sous l'insistance de certains d'entre eux et de mon épouse, je me suis mis à l'ouvrage.
Je n'ai encore suivi aucun cours mais, si je veux prendre davantage de plaisir encore, il faudra que je profite des conseils de spécialistes.
La craie fait énormément de poussière et je dois travailler dehors. Le climat de notre région ne me laisse que peu de temps. C'est pourquoi, la retraite arrivée, il faudra bien que je me documente sur le modelage de la terre et la sculpture sur bois.
Chez moi et pour l'instant l'été, en extérieur.
Trop peu pour progresser. Mon entourage me pousse à l'ouvrage! Et ayant à présent du temps libre, je vais m'y consacrer davantage.
Je m'inspire souvent d'une uvre trouvée dans une revue ou lors d'une visite de musée. Je réalise un croquis rapide au crayon sur une feuille de papier puis, je m'"attaque" au bloc de craie. Et alors petit à petit l'idée de départ prend forme et se transforme au gré des coups de burin. La sculpture terminée ne garde que très peu du dessin de départ; mais elle en respecte l'esprit, le style.
- Sérénité -
Non ; quelques burins, quelques gouges, des blocs de craie que l'on peut récupérer, cela ne me coûte pas cher.
Je récupère des blocs de craie d'anciennes maisons ou j'en achète. A Alquines, chez Rocourt, j'ai pu un jour profiter de prix très intéressants.
Non et je ne pense pas en avoir un jour ni l'envie, ni les compétences.
J'ai été poussé par mon entourage sitôt que j'ai eu dit que j'étais tenté par la sculpture.
Chacun dans la famille possède son violon d'Ingres. Mon épouse et ma fille peignent, mon fils écrit des poèmes. Nous nous encourageons et nous conseillons mutuellement.
Je ne cherche aucune reconnaissance; je souhaite surtout prendre plaisir.
Les arts dits premiers (africains, khmers, mexicains ), certaines uvres très épurées de sculpteurs contemporains et même quelques peintres sont des sources d'inspiration pour mes prochaines réalisations. J'ai envie de travailler sur l'idée de l'Homme préoccupé par les Arts..
- Vanité blessée -
Parti un jour pour réaliser une sculpture de cinquante centimètres de haut, à force de réduire la roche à la gouge, de gratter, de frotter pour rectifier mes erreurs, j'ai terminé avec une forme de douze centimètres.Plusieurs fois, proche du dernier coup de burin, le bloc de craie s'est brisé à cause d'une fêlure ou d'un silex dans la pierre.
Le jardinage m'occupe beaucoup.
Livre préféré ? "La Jument verte" de Marcel AYME. Lecture préférée ? Les revues de géopolitique. Musique préférée ? C'est la musique classique qui retient le plus mon attention. Artiste préféré ? Je suis de la génération des admirateurs de BREL, BRASSENS, FERRE, FERRAT. Film préféré ? "Ça commence aujourd'hui" de Bertrand TAVERNIER. Acteur(trice) préféré(e) ? S'il faut donner un nom, je dirais SERRAULT ; mais, c'est le rôle tenu par l'acteur que je retiens et non pas l'acteur lui-même. Metteur en scène préféré ? Les frères DARDENNE. Meilleur souvenir de voyage ? La Médina de Fès. Destination rêvée ? Les pays d'Asie. Plat préféré ? Les tagines marocains au mélange de sucré et de salé.
Entretien réalisé le samedi 1er décembre 2001.
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