Un passionné

en vingt (et une) questions…

 

 

Franck EVRARD

 

 

Nom : EVRARD

Prénom : Franck

 

 

  1. D’où êtes-vous originaire ?
  2.  

    Je suis originaire de Gravelines. J'ai vécu 5 ans à Gravelines, puis à Brêmes-les-Ardres.

     

  3. Quand et à quelle occasion êtes-vous arrivé à Landrethun ?
  4.  

    En août 1998. Nous avons fait construire malgré le fait qu'il ait été difficile de trouver un terrain par ici.

     

  5. Quelle est votre activité professionnelle ? A quel endroit ?
  6.  

    Je suis cuisinier sur les car-ferries. A Calais.

     

  7. Mais quelle est votre passion ?
  8.  

    Ce sont les bonsaï.

     

     

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  9. Quand et à quelle occasion a-t-elle commencé ?
  10.  

    En 1991. J'ai acheté le premier à un magasin qui fermait. Déjà j'aimais ça plus ou moins mais je ne connaissais pas encore les bonsaï comme je les connais aujourd'hui. Pour moi, avant, c'était inaccessible. Là, au départ, c'était l'occasion. J'ai acheté le premier et c'est parti. Je me suis inscrit dans un club à Calais, puis à la Fédération Française de Bonsaï. Maintenant, je suis inscrit au club de Tatinghem, près de Saint-Omer.

     

  11. Comment s’est-elle développée ?
  12.  

    D'abord un premier bonsaï, puis un deuxième, la visite d'une exposition à Calais… J'ai écrit à des connaisseurs, j'ai connu des passionnés. Les premiers achats en pépinière, le premier prélèvement en pleine nature… Maintenant, avec mon épouse, on prélève et on les travaille. On les fabrique nous-mêmes. Maintenant, on fait les deux : on achète et on produit.

     

  13. Prenez-vous ou avez-vous pris des cours ou des formations ?
  14.  

    Plus avec les bouquins de la Fédération. Au club aussi. Après, je vais dans les démonstrations internationales, au niveau européen. Je vais voir des grands maîtres. Au niveau national aussi. En septembre dernier, c'était à Rouen. On a pu acheter du matériel et voir des démonstrations par des professionnels. C'est la Fédération qui fait venir ces "cracks".

     

     

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  15. Qu’en est-il aujourd’hui ?
  16.  

    J'ai stagné pendant un moment avec la maison, les travaux, les enfants… Cette année, j'ai décidé de m'y remettre et j'ai plus de temps. Et comme je participe au club de Tatinghem qui est très actif, ça va me permettre d'avancer. Les bonsaï, il faut s'y consacrer à fond car c'est très technique.

     

  17. Où la pratiquez-vous ?
  18.  

    Ici, chez moi. Un peu au club aussi.

     

  19. Combien de temps lui consacrez-vous ?
  20.  

    Je peux travailler une soirée sur un arbre. Et comme j'en ai 22… Au printemps, ce sont les grosses tailles. En mars, le rempotage. C'est toute une semaine. Plusieurs soirées. Plusieurs journées. L'arrosage, c'est tous les jours. L'été même, deux fois par jour. Il y a des mois où c'est très calme. L'hiver, par exemple. Simplement les rentrer quand il fait trop froid (à partir de - 5°). Les gros mois, c'est février et mars. La taille, l'entretien, ça, c'est régulier. Juillet, août, c'est surveiller les arrosages, l'exposition. C'est incalculable en temps car c'est trop variable. C'est, malgré tout, un assez gros travail. Mais c'est une passion…

     

  21. Où cherchez-vous votre inspiration ?
  22.  

    Surtout dans les revues. Et dans la nature. Regarder les arbres dans la nature et saisir leur composition. S'inspirer de la nature.

     

  23. Cette passion est-elle onéreuse ?
  24.  

    Oui et non. On peut trouver des arbres pour 50 francs (environ 8 €) mais il faut du fil de cuivre pour le travailler, une coupe pour l'installer, tout ça est assez cher. Pour l'entretien, cela me revient à environ 500 francs (à peu près 75 €). Mais si on veut faire les choses bien, ça peut être onéreux. Malgré tout, le plus gros investissement, c'est le temps passé. C'est un peu pour cette raison que les vrais bonsaï du commerce sont assez chers. Je ne parle pas des bonsaï de supermarché à 29 francs (environ 5 €) qui n'en sont pas vraiment et qui ne tiennent pas. On voit bien comment ils arrivent chez les importateurs…

     

  25. Où vous approvisionnez-vous quant à vos matières premières ?
  26.  

    La terre, le terreau, ça, on en trouve partout. La terre japonaise, en Angleterre ou aux Pays-Bas. Le fil de cuivre, chez les professionnels. On trouve aussi tout ça sur Internet. Les engrais, je les commande par Internet. A chaque vacances, j'en profite pour aller faire un tour chez les professionnels.

     

     

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  27. Avez-vous participé à des salons, des compétitions, etc. ?
  28.  

    J'ai fait une exposition à Calais et deux fois à Ardres. Maintenant, je vais faire des expositions avec le club de Tatinghem, peut-être à Cambrai, à Lille… Peut-être une exposition nationale plus tard. A Tatinghem, c'est un vrai club qui fait venir des spécialistes qui nous expliquent les coupes, le travail, la chimie du sol, etc.

     

  29. Comment faites-vous partager cette passion avec vos proches ?
  30.  

    C'est une passion un peu partagée. Chacun arrose, s'occupe des arbres suivant le temps. S'il faut les rentrer, les arroser, etc.

     

  31. Vos proches participent-ils à votre passion ?
  32.  

    Toute la famille est un peu en admiration. Les enfants commencent aussi à s'intéresser.

     

  33. Etes-vous reconnu et cherchez-vous une reconnaissance ?
  34.  

    Reconnu, non. Mais j'aimerais bien accéder au niveau supérieur (N1, N2, N3… ). Aussi il faut que j'aille sur Lille pour les passer. Ce ne sont pas des concours mais des acquis de compétences. Il faudrait par ici un gros club avec un professionnel. A Tatinghem, ça commence, il faut que ça se mette en route.

     

  35. Quelles sont et quelles seront vos dernières et prochaines productions ?
  36.  

    Je cherche à retrouver un genévrier assez ancien dans la région. Je sais où il y en a mais il faut demander l'autorisation. Il ne faut surtout pas prélever sans autorisation. Je suis en train de travailler un hêtre pourpre. Il y en a aussi en attente qui sont en train de grossir. Il y a un séquoia. Il est en préparation. J'ai de quoi faire. Parfois, on a des achats coup de cœur mais on s'aperçoit après qu'il y a des corrections à apporter, alors on les retravaille.

     

  37. Avez-vous une ou deux anecdotes concernant cette passion ?
  38.  

    Lors d'un voyage en Biélorussie, pendant une traversée de 300 à 400 kilomètres de forêt, on s'est arrêté et c'était couvert de genévriers comme je recherche ici. Ça poussait comme du chiendent. J'en ai arraché un comme ça, je l'ai mis dans une serviette en papier et dans le coffre du bus. Arrivé ici, il est reparti. Après, il y a un "vieux" qui nous accompagnait qui m'a dit que j'étais un "destructeur de la nature". Maintenant, cet arbre est incrusté dans une souche que j'ai récupéré à Landrethun chez un voisin.

     

  39. Avez-vous une deuxième passion ?
  40.  

    Non. J'aimais bien un peu le modélisme. La cuisine, c'est une passion quand même. En 1985, j'ai passé le concours du meilleur apprenti de France. Je suis arrivé 1er ex-æquo sur les 5 régions du nord de la France et 15ème au niveau national.

     

     

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  41. Que pensez-vous de la polémique concernant la souffrance des arbres transformés en bonsaïs ?

 

Je suis content que vous en parliez car il n'y a pas plus bichonné qu'un bonsaï. Les bonsaï peuvent vivre jusqu'à 6 ou 700 ans. Connaissant la nature des arbres, si les arbres souffraient, ils dégénéreraient et finiraient par mourir. D'ailleurs, beaucoup d'arbres dans la nature souffrent du traitement de l'homme et finissent par mourir assez jeunes. Je ne pense vraiment pas qu'un bonsaï puisse souffrir.

 

 

Livre préféré ? Lecture préférée ?

France Bonsaï sans problème. Un peu de bouquins sur l'aquariophilie, les livres pratiques.

 

Musique préférée ? Artiste préféré ?

La musique en général. Les musiques de film.

 

Film préféré ? Acteur(trice) préféré(e) ? Metteur en scène préféré ?

Les films de Kevin COSTNER. Tom HANKS ("La ligne verte"). La série de la "Guerre des Etoiles". Les épopées en général ("Waterworld").

 

Meilleur souvenir de voyage ?

Toutes les vacances. La Biélorussie et Lods dans le Doubs.

 

Destination rêvée ?

Le Japon.

 

Plat préféré ?

Toute la cuisine bien faite avec de bons produits.

 

 

Entretien réalisé le mercredi 30 janvier 2002.

 

 

 

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