Faisons dans la dentelle…

 

 

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Si la dentelle apparut au 15ème siècle, c’est vers le milieu du 16ème siècle qu’elle se développa grâce à la mode, notamment celle des fraises (collerettes). Qu’elle fut à l’aiguille ou aux fuseaux, la dentelle connut des hauts et des bas jusqu’à la Révolution où elle disparut pendant de longues années. Napoléon 1er et Napoléon III la feront renaître. Les grands centres de fabrication de la dentelle furent Venise et l’Italie, l’Angleterre, la Normandie, l’Auvergne et les Flandres.

Parallèlement, la dentelle mécanique se développa peu à peu pour, finalement, prendre une place prépondérante grâce à son industrialisation. D’artisanale qu’elle était, la fabrication de la dentelle fit appel à de nouvelles technologies. A noter que la dentelle traditionnelle et artisanale trouve actuellement un regain de popularité portée qu’elle est par un retour aux arts traditionnels.

Quelques dates jalonnent l’histoire de la dentelle mécanique :

1556 : le pasteur William LEE invente, à Nottingham, le métier à bras

 

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1589 : le même pasteur LEE met au point la 1ère machine à tricoter

1656 : le fils du pasteur LEE et HINDRES intègre une navette à ce métier

1758 : STRUTT produit sur le métier à bras une espèce de point de tulle

1780 : Robert FROST fabrique un toilé léger décoré de broderie

1799 : LINDLEY, employant comme navette une bobine, obtient la maille de la dentelle

1799 : John HEATHCOAT l’applique à une mécanique adaptée : c’est le métier Bobin

 

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1808 : le même HEATHCOAT invente la 1ère machine à fabriquer du tulle et sa fabrication prend un essor important à Nottingham

1814 : le système LEAVERS (père, fils et neveu) reproduit le mouvement des fuseaux

1816 : des métiers LEAVERS sont installés à Calais par des anglais fuyant les taxes douanières

1830 : le système JACQUARD (mécanisme permettant la sélection des fils de chaîne par un programme inscrit sur des cartons perforés), appliqué au métier LEAVERS, permet la réalisation d’une véritable dentelle (grâce à ce système parfaitement au point, on peut réaliser une infinité de dessins)

1841 : la dentelle mécanique ne cesse de se développer et de se perfectionner

1910 : il y a 2708 métiers et 32 000 ouvriers et ouvrières à Calais

Aujourd’hui : la dentelle, c’est 850 métiers (70 % du parc mondial), une dizaine de fabricants, 25 fabriques et 2000 emplois à Calais.

Les métiers actuels reproduisent une dentelle de qualité proche de celle faite aux fuseaux. Un label « Dentelle de Calais » (dentelle LEAVERS) en fait foi. Il existe une autre dentelle (moins fine et plus économique) appelée dentelle RACHEL.

 

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De nombreuses professions sont liées à la fabrication de la dentelle :

esquisseur : crée le motif de la dentelle

dessinateur : exécute la mise en carte

perceur de cartons : perfore les cartons du mécanisme JACQUARD

 

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wappeur ou ourdisseur : dispose sur le métier les fils de chaîne

tulliste : surveille les fils qui cassent

wheeleur ou bobineur : enroule les fils sur les bobines

remonteur : installe les bobines dans les chariots

 

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écailleur : découpe la zone de tulle intermédiaire au couteau circulaire

effileur : tire les fils de jonction pour ne laisser que la dentelle.

« La fabrication de la dentelle est un parcours initiatique fait d’émotions, de sensations auditives et visuelles, de rencontres avec des hommes, des femmes, passionnés et fiers de la beauté qu’ils font naître de leurs mains. » (Extraits de Voyage au cœur de la dentelle).

 

Marc DZALBA-LYNDIS.

 

 

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