François BERANGER...

 

Libre chanteur

 

 

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    Pour avoir vu François BERANGER plus d’une dizaine de fois dans les années 70/80 sur diverses scènes et ressenti nombre d’émotions, accroché à ses mots, faire parler de lui me semble indispensable, même si les évocations, aussi belles soient-elles, restent dérisoires et vaines… Elles sont ! Simplement… !

 

 

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    «  Figure de la chanson libertaire, François BERANGER est mort à l'âge de 66 ans à son domicile de Sauve (Gard) le 15 octobre 2003.

    Il était aussi l’une des figures de la chanson française des années 70.

    Chanteur contestataire, il fut un artiste engagé qui mettait ses mots et ses mélodies au service de tous les laissés-pour-compte. Il s'est toujours tenu à la marge d'un monde dans lequel il ne se reconnaissait pas. A la fois bourru et tendre, il était ce qu'on appelle un "chanteur libertaire". Définitivement contre l'ordre établi, il exécrait le monde de l'argent, allant à l’encontre de la culture marchande. Ses chansons avaient fait de lui une voix militante de l’époque. Disciple d'Aristide Bruant dont il avait repris quelques chansons, il avait renoué avec le genre protestataire, facilitant la voie à la génération des chanteurs révoltés contre la société. Grand, maigre, les cheveux retenus par un catogan, il s'était imposé comme un symbole des espoirs de l'après-68.

    Né le 28 août 1937 à Amilly, non loin de Montargis, François BERANGER s'était lancé dans la chanson après avoir été ouvrier aux usines Renault de Boulogne-Billancourt. Fils d'un militant syndicaliste, il entra d'abord dans le monde de la publicité. Passionné par la chanson, après avoir fréquenté le théâtre, il fit ses premiers pas en tant que chanteur dans le circuit des clubs folk. C'est ainsi qu'en 1969, il sortit son premier 45 tours, "Tranche de vie", dans lequel il décrivait le vécu des jeunes de son âge, affichait sa colère, dénoncait les conditions de travail en usine et la guerre d'Algérie qu'il fit pendant 28 mois.

 

 

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    François BERANGER aura toujours été en rébellion avec la société. Il n'était pas du genre à se taire et il le fit savoir à travers les nombreux galas qu'il donna. Il se produisit, à l'image de Catherine RIBEIRO ou de MAGMA, dans les circuits parallèles de l’après-68, chantant dans les comités de soutien ouvriers ou dans les fêtes politiques. Le public était au rendez-vous, malgré le fait que François BERANGER n'était pas de ces chanteurs programmés dans les radios, lesquelles l'ignoraient superbement. Trop insurgé, donc dangereux pour le consensuel paysage radiophonique d'alors. Il faisait partie de ces insoumis de la chanson qu'on ne récupérait pas. Il portait un regard caustique sur la société qu'il considérait trop conformiste, mettant ses chansons au service de ses idées. Il avait en horreur la société de consommation, l'univers de l’argent à tout prix et le racisme. Mais, derrière son phrasé prolétaire, on appréciait la tendresse d'un répertoire sensible qui donnera des perles restées dans nos mémoires. Autodidacte, d'un caractère réservé, il n'était pas homme à livrer ses sentiments. Ce qu'il pensait, il le disait en chanson, épinglant le monde contemporain.

    BERANGER, comme on l’appelait entre nous, ne supportait pas les injustices.

    Jusqu'au bout, il se sera battu dans l'espoir de voir naître un monde plus égalitaire, prenant toujours le parti des exclus, à l'image du titre phare de l’un de ses derniers albums. Il n'aimait pas que l'on disserte sur sa vie. A l'origine d'une quinzaine de disques, il préférait que l'on écoute ses chansons plutôt que l'on s'attarde sur sa biographie. Depuis quelques années, il s'était fait un peu oublier. Récemment, on l'avait revu sur la scène parisienne.

 

 

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    François BERANGER, qui venait d'enregistrer un album consacré au répertoire du québécois Félix LECLERC, vivait en retrait du monde, dans sa campagne du Gard. En esprit libre. Cela lui valait d'être salué par les chanteurs des nouvelles générations tel SANSEVERINO.

    François BERANGER était une voix essentielle que nous garderons dans nos cœurs.  »

    Je n’aurais pas pu dire mieux que Victor HACHE dont j’ai repris la substantifique moelle d'un article paru dans l’Huma du 15 octobre 2003.

 

Marc DZALBA-LYNDIS.

 

 

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