Anne-Marie BRULIN

Une passionnée

en vingt questions...

 

 

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Nom : BRULIN

Prénom : Anne-Marie

Adresse : 30, route de Licques

à Landrethun-les-Ardres

 

 

1) D’où êtes-vous originaire ?

Je suis originaire de Zouafques.

2) Quand et à quelle occasion êtes-vous arrivée à Landrethun ?

Il y a 5 ans, en fait. J’ai vécu 37 ans à Zouafques et après je suis arrivée ici, à Landrethun. On a fait construire il y a 5 ans sur un terrain familial.

3) Quelle est votre activité professionnelle ? A quel endroit ?

Je suis écailleuse en dentelle. En ce moment, je travaille à Brêmes-les-Ardres, chez Monsieur et Madame CAILLEUX.

 

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- l'écaillage -

 

4) Mais quelle est votre passion ?

Ma passion, entre autre chose, c’est la dentelle, si on peut dire. Parce que je ne suis pas spécialement à proprement parler une passionnée. Mais j’aime ce que je fais. J’aime travailler la dentelle. La dentelle, c’est tout un travail. a commence par un fil et ça se termine, par exemple, par une combinaison ou un soutien-gorge. En fait, je me prends souvent à rêver à savoir où ce morceau de dentelle que j’ai là, devant moi, va arriver. Moi, je travaille dans la finition. On en fait des kilomètres dans une journée. Par exemple, aujourd’hui, j’en ai passé 6 kilomètres. Je me demande toujours où cela va-t-il aller. Il y a de la dentelle qui ne vaut pas très cher mais il y en a qui coûte une fortune. On imagine le lieu où ça va arriver. Aux Etats-Unis, en Chine, au Japon. Tout va beaucoup à l’exportation. La dentelle, c’est toujours la chose à laquelle je reviens. C’est comme une passion.

5) Quand et à quelle occasion a-t-elle commencé ?

J’ai commencé, j’avais 15 ans. Je n’avais pas encore mes 16 ans, il y avait une machine qui m’attendait et je suis partie là-dedans. J’ai commencé à Tournehem, chez Monsieur BAL. Lui, c’était un passionné. C’était sa vie en fait. Ceux qui travaillent dans la dentelle, ce sont des passionnés quand même. C’est vrai, ça fait rêver…

6) Comment s’est-elle développée ?

Au fil des années, en changeant de manière de travailler. D’abord avec des machines toutes simples, puis avec des machines de plus en plus perfectionnées. On va de plus en plus vite, on en fait de plus en plus et les modèles sont différents. J’ai fait presque toutes les entreprises.

7) Prenez-vous ou avez-vous pris des cours ou des formations ?

Non. En fait, il faut une année pour savoir travailler la dentelle. En étant dedans. Par contre, on peut savoir écailler sans savoir régler la machine. Parce c’est tout un système. C’est nous qui réglons la machine et, pour ça, il faut du temps. Maintenant, on fait des formations. L’ANPE fait des formations dans les usines. Avant non. Avant, c’était sur le tas.

8) Qu’en est-il aujourd’hui ?

Maintenant, j’apprends aux autres comment écailler. J’ai fait aussi les autres postes mais c’est celui-là que je préfère.

9) Où la pratiquez-vous ?

Dans les entreprises, bien sûr. A la maison, j’ai effilé. J’ai tout essayé alors… Il faut effiler d’abord, avant d’écailler. Il y a un fil qu’il faut enlever. C’est le leavers, c’est la matière la plus chère. Certaines découpent à la main à la maison, il y a plein de choses à faire à la maison dans la dentelle.

10) Combien de temps lui consacrez-vous ?

Une partie de ma vie évidemment. Quelques mois par an, en fait. Je ne travaille pas toute l’année. Je ne veux pas travailler toute l’année. La dentelle, c’est six mois par an. Je préfère réserver une partie de mon temps à mes enfants, à ma famille. Je garde le droit de pouvoir m’arrêter.

11) Où cherchez-vous votre inspiration ?

Ce n’est pas vraiment une inspiration. Mais c’est la recherche pour avoir la perfection. On n’arrive pas toujours à avoir cette perfection car il reste des petits déchets sur la dentelle. Quand on a trouvé le réglage, on a le doigté… Toutes les personnes que je connais et qui travaillent dans la dentelle râlent de temps en temps parce qu’elles passent du temps pour faire quelques mètres. Avec un bon réglage, on peut faire des kilomètres. C’est ça aussi qui est passionnant.

12) Cette passion est-elle onéreuse ?

Non. Elle me rapporte de l’argent au contraire (rires – NDLR).

13) Où vous approvisionnez-vous quant aux matières premières ?

A l’atelier évidemment. Le travail nous est imposé. Il y a le leavers et le rachel. Moi, je préfère travailler le rachel mais s’il y a du leavers…

14) Avez-vous participé à des salons, des compétitions, etc. ?

Non. Sinon, il y a un salon tous les ans à Paris. Il y a peu de temps, il y a eu des portes-ouvertes à Calais dans les entreprises pour montrer les machines et le travail.

15) Comment faites-vous partager cette passion avec vos proches ?

16) Vos proches participent-ils à votre passion ?

En fait, plusieurs personnes dans la famille travaillent dans la dentelle. Nous sommes un peu un cocon où chacun connaît la dentelle. On sait tous de quoi on parle.

17) Etes-vous reconnue et cherchez-vous une reconnaissance ?

Je ne dirais pas reconnue. Mais on a un savoir-faire. On est recherché. On est très demandé. En ce moment, nous ne sommes pas beaucoup et on nous recherche. On pourrait peut-être demander le prix fort… (rires – NDLR)

18) Quelles sont et quelles seront vos dernières et prochaines productions ?

Les dernières et prochaines commandes de l’entreprise.

19) Avez-vous une ou deux anecdotes concernant cette passion ?

Non. Mais, si on nous réunissait tous, amis et famille, on pourrait couvrir tous les postes de la fabrication de la dentelle... De plus, on peut dire aussi que l’on en apprend tous les jours même si on travaille depuis longtemps. On ne connaît jamais tout. C’est magnifique. On est toujours heureux de savoir faire marcher toutes les nouvelles machines qui sortent. On peut aussi rajouter que le métier devient de plus en plus dur car les clients deviennent de plus en plus exigeants.

20) Avez-vous une deuxième passion ?

La peinture. Et ma famille. C’est, en réalité, ma plus grande passion, la famille.

 

 

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- Deux toiles d'Anne-Marie BRULIN -

 

Livre préféré ? Lecture préférée ?

Non. C’est pas mon truc. Pas du tout. Je n’aime pas les livres. Ma passion, c’est la télé.

Musique préférée ? Artiste préféré ?

Tout. A part le hard core. Mes derniers achats sont Cunnie WILLIAMS et Umberto TOZZI. La musique italienne, j’adore.

Film préféré ? Acteur(trice) préféré(e) ?

Il y a au moins trois films que j’adore : « Vol au dessus d’un nid de coucou » avec Jack NICHOLSON, « Dune » avec STING et un film qui me rappelle quand j’étais petite et les personnes qui vivaient autour de moi « Les vieux de la vieille » avec Jean GABIN. a fait revenir en arrière et ça fait rire aussi. Les acteurs ? John WAYNE. J’aime le personnage, sa manière d’être. J’aime bien tout. La science-fiction, je suis une fan.

Meilleur souvenir de voyage ?

Saint-Emilion. Le Bordelais. Toutes les côtes de Blaye. Pour tout. C’était en 1986.

Destination rêvée ?

Ah, oui ! L’Australie et l’Ecosse. L’Ecosse, j’ai toujours rêvé de la faire. L’Australie, c’est un rêve. Même pour y habiter.

Plat préféré ?

La cuisine italienne. Certainement que toutes les femmes rêvent d’être une mamma… J’adore la cuisine et la musique italiennes.

 

Entretien réalisé le vendredi 7 octobre 2002.

 

 

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