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Anne-Marie BRULIN Une passionnée en vingt questions...
Nom : BRULIN Prénom : Anne-Marie Adresse : 30, route de Licques à Landrethun-les-Ardres
Je suis originaire de Zouafques.
Il y a 5 ans, en fait. Jai vécu 37 ans à Zouafques et après je suis arrivée ici, à Landrethun. On a fait construire il y a 5 ans sur un terrain familial.
Je suis écailleuse en dentelle. En ce moment, je travaille à Brêmes-les-Ardres, chez Monsieur et Madame CAILLEUX.
- l'écaillage -
Ma passion, entre autre chose, cest la dentelle, si on peut dire. Parce que je ne suis pas spécialement à proprement parler une passionnée. Mais jaime ce que je fais. Jaime travailler la dentelle. La dentelle, cest tout un travail. a commence par un fil et ça se termine, par exemple, par une combinaison ou un soutien-gorge. En fait, je me prends souvent à rêver à savoir où ce morceau de dentelle que jai là, devant moi, va arriver. Moi, je travaille dans la finition. On en fait des kilomètres dans une journée. Par exemple, aujourdhui, jen ai passé 6 kilomètres. Je me demande toujours où cela va-t-il aller. Il y a de la dentelle qui ne vaut pas très cher mais il y en a qui coûte une fortune. On imagine le lieu où ça va arriver. Aux Etats-Unis, en Chine, au Japon. Tout va beaucoup à lexportation. La dentelle, cest toujours la chose à laquelle je reviens. Cest comme une passion.
Jai commencé, javais 15 ans. Je navais pas encore mes 16 ans, il y avait une machine qui mattendait et je suis partie là-dedans. Jai commencé à Tournehem, chez Monsieur BAL. Lui, cétait un passionné. Cétait sa vie en fait. Ceux qui travaillent dans la dentelle, ce sont des passionnés quand même. Cest vrai, ça fait rêver
Au fil des années, en changeant de manière de travailler. Dabord avec des machines toutes simples, puis avec des machines de plus en plus perfectionnées. On va de plus en plus vite, on en fait de plus en plus et les modèles sont différents. Jai fait presque toutes les entreprises.
Non. En fait, il faut une année pour savoir travailler la dentelle. En étant dedans. Par contre, on peut savoir écailler sans savoir régler la machine. Parce cest tout un système. Cest nous qui réglons la machine et, pour ça, il faut du temps. Maintenant, on fait des formations. LANPE fait des formations dans les usines. Avant non. Avant, cétait sur le tas.
Maintenant, japprends aux autres comment écailler. Jai fait aussi les autres postes mais cest celui-là que je préfère.
Dans les entreprises, bien sûr. A la maison, jai effilé. Jai tout essayé alors Il faut effiler dabord, avant décailler. Il y a un fil quil faut enlever. Cest le leavers, cest la matière la plus chère. Certaines découpent à la main à la maison, il y a plein de choses à faire à la maison dans la dentelle.
Une partie de ma vie évidemment. Quelques mois par an, en fait. Je ne travaille pas toute lannée. Je ne veux pas travailler toute lannée. La dentelle, cest six mois par an. Je préfère réserver une partie de mon temps à mes enfants, à ma famille. Je garde le droit de pouvoir marrêter.
Ce nest pas vraiment une inspiration. Mais cest la recherche pour avoir la perfection. On narrive pas toujours à avoir cette perfection car il reste des petits déchets sur la dentelle. Quand on a trouvé le réglage, on a le doigté Toutes les personnes que je connais et qui travaillent dans la dentelle râlent de temps en temps parce quelles passent du temps pour faire quelques mètres. Avec un bon réglage, on peut faire des kilomètres. Cest ça aussi qui est passionnant.
Non. Elle me rapporte de largent au contraire (rires NDLR).
A latelier évidemment. Le travail nous est imposé. Il y a le leavers et le rachel. Moi, je préfère travailler le rachel mais sil y a du leavers
Non. Sinon, il y a un salon tous les ans à Paris. Il y a peu de temps, il y a eu des portes-ouvertes à Calais dans les entreprises pour montrer les machines et le travail.
En fait, plusieurs personnes dans la famille travaillent dans la dentelle. Nous sommes un peu un cocon où chacun connaît la dentelle. On sait tous de quoi on parle.
Je ne dirais pas reconnue. Mais on a un savoir-faire. On est recherché. On est très demandé. En ce moment, nous ne sommes pas beaucoup et on nous recherche. On pourrait peut-être demander le prix fort (rires NDLR)
Les dernières et prochaines commandes de lentreprise.
Non. Mais, si on nous réunissait tous, amis et famille, on pourrait couvrir tous les postes de la fabrication de la dentelle... De plus, on peut dire aussi que lon en apprend tous les jours même si on travaille depuis longtemps. On ne connaît jamais tout. Cest magnifique. On est toujours heureux de savoir faire marcher toutes les nouvelles machines qui sortent. On peut aussi rajouter que le métier devient de plus en plus dur car les clients deviennent de plus en plus exigeants.
La peinture. Et ma famille. Cest, en réalité, ma plus grande passion, la famille.
- Deux toiles d'Anne-Marie BRULIN -
Livre préféré ? Lecture préférée ? Non. Cest pas mon truc. Pas du tout. Je naime pas les livres. Ma passion, cest la télé. Musique préférée ? Artiste préféré ? Tout. A part le hard core. Mes derniers achats sont Cunnie WILLIAMS et Umberto TOZZI. La musique italienne, jadore. Film préféré ? Acteur(trice) préféré(e) ? Il y a au moins trois films que jadore : « Vol au dessus dun nid de coucou » avec Jack NICHOLSON, « Dune » avec STING et un film qui me rappelle quand jétais petite et les personnes qui vivaient autour de moi « Les vieux de la vieille » avec Jean GABIN. a fait revenir en arrière et ça fait rire aussi. Les acteurs ? John WAYNE. Jaime le personnage, sa manière dêtre. Jaime bien tout. La science-fiction, je suis une fan. Meilleur souvenir de voyage ? Saint-Emilion. Le Bordelais. Toutes les côtes de Blaye. Pour tout. Cétait en 1986. Destination rêvée ? Ah, oui ! LAustralie et lEcosse. LEcosse, jai toujours rêvé de la faire. LAustralie, cest un rêve. Même pour y habiter. Plat préféré ? La cuisine italienne. Certainement que toutes les femmes rêvent dêtre une mamma Jadore la cuisine et la musique italiennes.
Entretien réalisé le vendredi 7 octobre 2002.
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