Un passionné

en vingt questions…

 

 

Nom : SPECQ

Prénom : Claude

Adresse : 2086, Route du Val

à Landrethun-les-Ardres

 

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1. D’où êtes-vous originaire ?

D’ici. Je suis né à Landrethun. Dans les bancs de neige, un 28 décembre. Il y avait de la neige. Le docteur est passé entre deux tracteurs. C’étaient les grands hivers, ces années-là (1962 – NDLR) ! La neige est tombée en décembre et les gens n’ont revu le sol que fin mars. D’ailleurs, j’adore la neige. Ici, au Val, on fait de la luge. Un jour, j’ai dû le monter en marche arrière. Une autre fois, en marchant à côté de la voiture, la première enclenchée. Au Val, dès que vous êtes arrêté, vous ne pouvez plus repartir.

 

2. Quand et à quelle occasion êtes-vous arrivé à Landrethun ?

D’abord, j’y suis né. Puis de 1983 à 1988, ensuite à Yeuse de 1988 à 1989, à Ardres de 1989 à 1998 et, ici, depuis le 1er juillet 1998. J’ai construit ma maison moi-même sur un terrain qui appartenait à mes parents.

 

3. Quelle est votre activité professionnelle ? A quel endroit ?

Je travaille à Alcatel, à Calais. Je suis ouvrier.

 

4. Quelle est votre passion ?

Ma vraie passion, c’est la nature. La chasse, bien sûr, car, si on aime la chasse, on aime la nature. C’est pas parce qu’on est chasseur qu’on est destructeur. Il y a beaucoup de gens qui ne comprennent pas ça. Il y a beaucoup d’autres activités humaines qui tuent. Plus que nous, les chasseurs. Bien plus que ce qu’on prélève. La chasse, ça doit être un équilibre entre la population humaine et la population animale. Entre la protection de l’homme et l’ensemble des espèces animales. Il y a certains nuisibles à réduire et certaines espèces à réguler.

 

5. Quand et à quelle occasion a-t-elle commencé ?

Tout jeune. D’abord, avec mon père. En famille, avec mon oncle aussi. Et un copain, ancien boulanger.

 

6. Comment s’est-elle développée au fil du temps ?

J’ai toujours aimé la nature et j’aime perpétrer la tradition. Je suis un homme de terrain, un homme de la terre.

 

7. Avez-vous pris des cours ou des formations ?

Non. J’ai tout appris avec mon père. On apprend sur le tas. Je crois que c’est la meilleure formation. On peut faire de la formation de tir mais je crois que ce n’est pas forcément nécessaire. Le peu que je tire, ça marche presque à tous les coups.

 

 

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8. Qu’en est-il aujourd’hui de la chasse par rapport à celle du temps de votre père ?

Le problème des chasseurs, c’est la division. Même ici à Landrethun. Personne n’est parfait et chacun fait des erreurs. Il faut pouvoir penser que chacun a le droit de chasser en respectant les règlements. Maintenant, il est plus difficile de chasser simplement car beaucoup de terres appartiennent à l’un ou à l’autre et sont gérées par différentes sociétés de chasse.

 

9. Où pratiquez-vous votre passion ?

Je chasse à Landrethun et aux alentours.

 

10. Combien de temps lui consacrez-vous ?

De fin septembre à fin janvier, je chasse. Je ne vais pas à la hutte sinon on n’est plus jamais chez soi. Entre mes postes, tous les dimanches, j’y vais. Les premiers dimanches de chasse, je prends des congés. Plus quelques jours en semaine. Parfois tous les jours. Je suis un passionné de ramiers (pigeons). Je peux rester affalé toute une journée à terre dans un fossé. En moyenne, ça fait une vingtaine d’heures par semaine sans les dimanches.

 

11. Cette passion est-elle onéreuse ?

Non, pas spécialement. Quand on a une passion, on fait des choix et des sacrifices, mais c’est une passion. La chasse, cela reste raisonnable. Je ne voudrais pas que cela dépasse les extrêmes. C’est praticable par tous. A la chasse, j’ai l’esprit d’équipe. Quand on sort à plusieurs, on partage tout. Parfois j’aime chasser tout seul, et être tranquille. Par contre, je n’aimerais pas dépenser des mille et des cents pour avoir un secteur de chasse réservé et privé.

 

12. Où vous approvisionnez-vous quant à vos matières premières ?

Je fais d’abord plaisir à ceux du village. Et, quand on aime une cartouche, on n’aime pas en changer. Je vais donc toujours à Ardres, je ne vais jamais courir à Calais ou ailleurs. Avant, c’était Monsieur FOURNIER, maintenant c’est Monsieur TERNAUX. J’achète toujours des vêtements de qualité car on s’y retrouve.

 

13. Avez-vous participé à des manifestations particulières ?

Non, jamais. Je n’ai jamais participé aux manifestations des chasseurs. Sinon, j’aime bien les salons consacrés à la chasse.

 

14. Comment faites-vous partager cette passion à vos proches ?

Souvent en les appelant pour venir voir les plus beaux trophées.

 

 

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15. Vos proches participent-ils à votre passion ?

Seulement avec mon fils qui chasse aussi. Il a déjà tué deux sangliers en deux ans de permis. Je n’en ai tué que quatre en vingt ans de chasse (rires).

 

16. Etes-vous reconnu et cherchez-vous une reconnaissance ?

Comme chasseur, je suis connu. Je suis bien connu par ici car je chasse partout où c’est possible aux alentours. La passion fait le reste. Malheureusement, la jalousie se fait ressentir aussi. On fait forcement du bruit quand on chasse, alors !

 

17. Quelles sont vos projets futurs autour de la chasse ?

J’ai toujours des projets. Des aménagements pour la chasse. Pour le gibier et sur mon territoire. Il y a énormément de travail si on veut réellement bien faire les choses. Chacun devrait y réfléchir et s’y consacrer en faisant abstraction des jalousies et du qu’en dira-t-on.

 

18. Avez-vous une ou deux anecdotes concernant votre passion ?

Non, pas vraiment. Seulement qu’il y a eu plus de rires que de pleurs.

 

19. Avez-vous une autre passion ?

Le jardinage et toujours la nature en général. J’aime m’occuper de mon jardin, de mes légumes, de mes fraises. Je suis toujours en train de faire quelque chose. J’aime le bricolage aussi.

 

20. Pouvez-vous me donner votre opinion sur l’avenir de la chasse en général sachant que c’est un problème délicat qui suscite nombre de polémiques ?

C’est d’abord une tradition pour laquelle nos parents et nos grands-parents se sont battus. Bien sûr, il faut protéger l’ensemble de la nature, protéger les espèces mais aussi les réguler au rythme de la vie et des saisons. Il faut aussi penser aux petites gens qui chassent, pas seulement aux plus riches. On ne peut pas retourner au Moyen-Age comme au temps des seigneurs. Je pense réellement que la chasse est devenue un sujet trop politique. Il faut que tout le monde y mette du sien. Il faut que chacun puisse chasser dans le respect de la nature en général, des animaux en particulier, des autres et des lois.

 

 

Lecture préférée ?

Je ne lis pas beaucoup. Les livres et les revues de chasse seulement.

 

Musique préférée ?

Je n’ai pas de musique préférée. J’écoute toujours de la musique en bricolant, celle du poste ou de la télé.

 

Films préférés ?

Je regarde les films à la télévision juste comme ça. Si ça me plait, je regarde jusqu’à la fin, sinon je fais autre chose.

 

Meilleur souvenir de voyage ?

Je n’ai jamais fait de voyage extraordinaire. Seulement la Bretagne, en vacances.

 

Destination rêvée ?

Plutôt la montagne. Là où il y a de la neige.

 

Plats préférés ?

Je suis très difficile. Je n’ai pas de plat vraiment préféré. J’aime la cuisine fait-maison en général. Celle de ma femme, le dimanche, pendant la saison de chasse.

 

 

Entretien réalisé le lundi 24 juin 2002.

 

 

 

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